Les droits civils et politiques

Objectif transversal n°1

Pourquoi cette thématique ?

En 2018, 321 défenseurs et défenseuses des droits humains et de l’environnement dans 27 pays ont été pris·e·s pour cible et tué·e·s à cause de leur travail. C’est le nombre le plus élevé jamais enregistré selon les données collectées. Plus des trois quarts du nombre total d’activistes assassiné·e·s défendaient le droit à la terre, l’environnement et les droits des populations autochtones, souvent dans le contexte de l’opposition à des projets miniers ou des mégaprojets soutenus par l’État1www.frontlinedefenders.org/fr/resource-publication/global-analysis-2018. Cette donnée va de pair avec le rétrécissement de l’espace civique observé au cours de la dernière décennie, autant dans les pays du nord que du sud. En principe, les nouvelles réglementations visent à renforcer la gouvernance et la responsabilité de la société civile et à affirmer la souveraineté nationale sur le processus de développement. Dans la pratique, cependant, les efforts de régulation de l’espace civique sont souvent un mélange lourd de stigmatisation et de délégitimation, d’application sélective de règles et de restrictions, de violence et d’impunité pour la violence contre les acteurs et actrices et les groupes civiques, motivés par la concentration ou la consolidation du pouvoir politique.

Les droits civils et politiques sont traditionnellement ceux qui visent à protéger les individus par rapport à l’État. Mais nous concevons également ces droits de manière collective. Les droits civils et politiques comprennent entre autres la liberté d’expression, la liberté de pensée, de conscience et de religion, la liberté de réunion, d’association et de rassemblement pacifique, le droit à la liberté de mouvement et à la sécurité, le droit à la propriété et le droit à la nationalité.

Nous défendons les droits civils et politiques car ces droits sont issus de choix politiques : leur usage est un moteur et un vecteur de tous les droits.

pictogramme : une main qui dépose un bulletin de vote

Notre objectif

Nous œuvrons à la protection des droits civils et politiques des individus et des organisations, particulièrement celles et ceux impliqué·e·s dans l’accès aux ressources qui font l’objet d’une criminalisation par les pouvoirs en place, et qui combattent, dans les pays du nord comme ceux du sud, les structures inégales du pouvoir et proposent des alternatives viables. Ces droits sont abordés de manière transversale dans tous nos programmes.

Résultats attendus d’ici à 2024

Résultat 1 : Les mouvements sociaux criminalisés et fragilisés, principalement dans les pays du sud, sont soutenus à travers des programmes de renforcement des capacités, de mise en réseau, de soutien financier, etc.

Résultat 2 : Les communautés soutenues et mobilisées, en Belgique comme dans les pays du sud, comprennent et entreprennent des actions de mobilisation et de plaidoyer pour les droits civils et politiques.

Pour atteindre cet objectif

  1. Nous approfondissons notre travail en matière de droits civils et politiques en en faisant une analyse rigoureuse de la situation des pays où nous œuvrons. Une attention particulière sera accordée aux populations les plus pauvres, aux femmes et aux défenseurs et défenseuses des droits civils et politiques.
  2. Nos publics sont informés de la situation des droits civils et politiques dans nos régions d’intervention et se mobilisent pour leur respect.
  3. Nous soutenons la mise en réseau des organisations avec lesquelles nous travaillons.
  4. Nous participons activement à nos réseaux de plaidoyer.
  5. Nous maintenons une enveloppe financière annuelle pour soutenir les individus menacés du fait de leur travail de défense des droits civils et politiques.
  6. Nous élaborons des propositions – projets ou actions de lutte sociale et civile – visant le respect des droits civils et politiques sur les questions d’accès aux ressources.
  7. Nous intégrons systématiquement les droits civils et politiques dans nos différents programmes de travail soumis aux bailleurs de fonds publics comme privés.
  8. Nous renforçons notre système de suivi-évaluation nous permettant de mesurer l’impact de nos actions en matière de droits civils et politiques et ce, y compris sur les montants à allouer au financement de projets en Belgique comme dans les pays du sud.