logo Entraide et Fraternité
6 septembre 2018  Archives des actualités

La planète a de plus en plus chaud : tous responsables !

Il y a trois ans précisément, le pape François publiait son encyclique Laudato Si’, considérée comme un texte capital par rapport à la prise de conscience et de responsabilité dans le réchauffement climatique. Lequel n’a jamais aussi bien porté son nom que cet été.

C’est une position difficilement audible par les temps qui courent. Pourtant, les historiens et les scientifiques, qui ont du recul et de la hauteur, s’accordent généralement sur ce point : le monde ne s’est jamais aussi bien porté. Il n’y a jamais eu aussi peu de guerres, aussi peu de victimes de conflits et de catastrophes naturelles, l’éducation et l’alphabétisation, la santé, les ressources alimentaires et la richesse n’ont jamais été aussi bien partagées à travers la planète qu’aujourd’hui. Pourtant, il nous est presque impossible d’envisager les choses de la sorte.

D’abord, parce que, chaque jour, déferlent sur nos multiples écrans les tragédies humanitaires, les drames humains, les conflits, les exils forcés, les catastrophes climatiques, la pollution, les menaces sur l’environnement, la disparition des espèces. Ensuite, parce que jamais, sans doute, dans l’histoire de l’Humanité, on n’a eu autant accès à l’information. Et enfn parce que, jamais non plus, le cadre même de notre vie, à savoir la planète, n’a semblé aussi menacé.

À cet égard, l’été caniculaire que nous venons de vivre aura été celui de tous les dangers : entre les incendies dramatiques en Grèce et les températures invraisemblables en Scandinavie et dans les régions polaires, sont tombées les statistiques de l’agence fédérale américaine pour les océans et l’atmosphère (NOAA) qui proclament 2017 année la plus chaude de tous les temps (avec par exemple des records historiques de 53 degrés au Pakistan ou 43 en Argentine et les banquises les plus étroites en Arctique et en Antarctique). On n’ose imaginer à quoi ressemblera le bilan pour 2018.

Pessimiste, le climatologue français Jean Jouzel a expliqué dans les médias cet été que les 35 degrés rencontrés dans nos régions pourraient, si rien ne change, devenir 45 en 2030 et 55 en 2050. « Ce qui est exceptionnel aujourd’hui sera la norme demain si rien ne change de manière urgente », a-t-il dit au Monde. Bref, ceux qui étaient encore optimistes il y a peu, lorsqu’était fixé à la COP21 à Paris le seuil des 2 degrés à ne pas dépasser, se demandent aujourd’hui si l’on parviendra réellement à contenir le réchauffement climatique, a fortiori quand le pays le plus puissant du monde a un dirigeant climatosceptique.

Cet été historiquement chaud nous aura rappelé notre responsabilité à tous dans ce qui se joue. Le 1er août dernier en effet, c’était le « jour du dépassement », ce jour où le monde a consommé l’ensemble des ressources que la nature peut renouveler en un an. Il intervient chaque année un peu plus tôt : en 1971, ce seuil calculé par l’ONG Global Footprint Network était atteint le 24 décembre ; en 1980, le 4 novembre ; en 2000, le 23 septembre ; en 2010, le 9 août ; en 2017, le 3 août ; l’an prochain très certainement fin juillet. Si l’Humanité toute entière vivait comme un Américain, ces réserves seraient épuisées dès le 15 mars. Mais la Belgique figure parmi les très mauvais élèves (13e mondiale) puisque si tous les habitants de la planète se comportaient comme nous, la planète serait exsangue dès le 1er avril. On n’a jamais été aussi proche de l’idée de « notre maison commune » développée par le pape François dans l’encyclique Laudato Si’.





Retrouvez-nous sur : facebook twitter instagram youtube flickr