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23 juin 2014  Archives des actualités

Mission en Haïti

Une mission par plusieurs membres d’Entraide et Fraternité a lieu, en ce moment, en Haïti pour préparer la campagne de Carême 2015. Rencontres et contacts de terrain avec nos partenaires. De retour de Pérodin, Amandine et Bruno racontent.

Nous étions dans le fin fond des montagnes où Entraide et Fraternité soutient la SOFA (Plateforme de soutien aux femmes Haïtiennes) et la MITPA (Mouvement pour l’unité des paysans haïtiens). La PAPDA (Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif), notre partenaire direct, a organisé cette visite de trois jours pour nous faire découvrir les différentes communautés qui bénéficient des programmes, les centres de formation, les locaux des associations et les radios communautaires liées à ces projets. Leur impact est important et touche de nombreuses communautés aux quatre coins, même isolés, de l’île.

Un paysage indescriptible, un décor à couper le souffle, mais des conditions de vie extrêmes.

Des villages aux allures célestes, si Pérodin avait des ailes… ? On croirait qu’il va s’envoler !


A 7 heures de marche de la ville la plus proche, quelques maisons éparses semblent s’être posées au milieu de nulle part… Pas d’électricité. On va chercher l’eau à la borne la plus proche ou on va la puiser dans la rivière.

Les femmes, pour la plupart dès l’âge de 15 ans, donnent naissance chez elles, à la maison. Lors de l’accouchement, elles rencontrent souvent des difficultésIl faut alors descendre à « Petite-Rivière », située à 7 heures de marche ! Sur un brancard bricolé de planches et porté par quatre hommes, la descente à la ville est rude et éprouvante. Les femmes, en plus de la malnutrition, sont déjà faibles. La route est fatigante et peut être fatale pour les mamans et leurs enfants.

La situation est identique pour tous les soins de santé. L’hôpital le plus proche se situe à 7 heures de marche et à 2 heures de bus, c’est-à-dire une journée !

Quelques écoles fonctionnent, mais si on aspire à dépasser l’enseignement primaire, il faut alors se déplacer pour étudier à « Petite-Rivière ».

Lors d’une rencontre avec les membres des associations SOFA et MITPA, une paysanne nous dit : « Ce qui nous fait tenir, c’est la communication avec les organisations. Venir ici nous renforce, nous donne envie de continuer. Nous voyons que nous sommes ensemble. Ce lieu d’échanges nous permet de discuter, de réfléchir à des solutions. Comment produire, avec nos engrais naturels, des techniques pour cultiver plus de légumes variés, s’occuper du bétail, utiliser le lait de vache et lutter alors contre la malnutrition ? Quelles techniques de transformation utiliser pour conserver nos productions ? L’état des routes ne nous permet pas d’échanger nos produits.

Des formations nous aident aussi à nous préparer aux catastrophes naturelles aussi. Quand les problèmes arrivent, on ne sait pas qui appeler. Grâce à SOFA et MITPA, nous pouvons discuter avec les agronomes et organiser des formations sur les risques de désastres naturels et faire de la prévention ».

Dans ces montagnes, les cyclones emportent le bétail et les toits des maisons. Les récoltes sont ravagées et, à chaque passage, tout est à refaire ! Les familles paysannes demandent le recourt de l’État mais il ne vient jamais. A l’exception des périodes pré-électorales.

Nous avons également échangé sur nos modes de vie, ici et chez nous. Ils n’ont aucune idée de comment nous vivons... Nous avons rencontré des personnes curieuses, qui veulent connaître, qui veulent apprendre. Soucieuses de leur avenir et de celui de leurs enfants. Simon, agriculteur : « Le premier devoir de celui qui reçoit la formation, c’est de le transmettre chez soi. C’est pour moi un devoir ! Mon rêve, c’est de voir mon enfant devenir agronome ».

La mission se poursuit maintenant à Port-au-Prince pour quelques jours encore.





Tags : PAPDA SOFA Haïti

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