

L’OAP, Organisation d’Appui à l’Autopromotion, est active dans la province de Bujumbura rural, au Burundi.
Son programme d’appui à la sécurité alimentaire et économique des ménages ruraux est soutenu par ENTRAIDE ET FRATERNITE et la DGD. 5.500 agriculteurs et agricultrices regroupés dans 35 associations participent à ce projet. Enclavé dans la région des Grands Lacs de l’Afrique centrale, le Burundi est l’un des pays les plus pauvres du monde. 68% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Il est entouré par le Rwanda, la République Démocratique du Congo et la Tanzanie. La tenue des élections démocratiques en 2005 représente un grand pas en avant pour une population meurtrie par douze ans de guerre civile. Malgré les gains tangibles au niveau sécuritaire et politique, il reste plusieurs défis à relever pour établir une paix durable, reconstruire le pays et relancer l’économie qui repose essentiellement sur l’agriculture. Sur chaque colline autour du Lac Tanganyika, les femmes répètent la même rengaine macabre : la fuite permanente d’une colline à l’autre devant les rebelles-brigands, les fils et les maris qu’on emmène au combat et qui ne reviendront plus, les maigres biens (récoltes et bétail) volés, les champs qu’elles cultivent la nuit pour ne pas crever de faim, et les viols… ici aussi. Mais, partout, on sent aussi se lever l’espoir. Grâce au programme mis en place par l’OAP, de nombreux projets voient le jour. Des petits groupes de base se forment pour cultiver ensemble des parcelles modestes, mais qui augmenteront les récoltes et donneront de quoi manger aux enfants. Avec un microcrédit, des femmes créent de véritables petites entreprises (fabrication de jus et de confitures). Cela permettra de transformer et de conserver les stocks de fruits et de les écouler plus tard sur les marchés, empêchant ainsi les prix de chuter. Des adductions d’eau amènent la vie dans les villages les plus reculés et déchargent femmes et enfants de corvées exténuantes. Des chantiers communautaires pour construire une école ou un centre de santé créent de véritables pôles de développement local. La stratégie principale de l’OAP est de former des animateurs volontaires dans 35 zones de la province de Bujumbura rural. 5.500 agriculteurs et agricultrices regroupés dans 35 associations participent à ce projet. Vingt associations regroupent des femmes tandis que les autres sont des associations mixtes composées aussi bien d’hommes que de femmes, de jeunes filles et garçons que d’adultes. Les animateurs passeront beaucoup de temps avec eux pour les former à différentes techniques agricoles, comme en témoigne Annonciation : « Maintenant, nous appliquons les bonnes techniques pour cultiver nos champs. Nous utilisons des semences améliorées, nous aménageons des petits trous dans lesquels nous mettons plusieurs graines, nous y ajoutons du fumier. Nous semons sur une ligne et cela, c’est nouveau, parce qu’avant on semait vaille que vaille sans mettre de fumier. Voilà pourquoi notre production était faible. Nous espérons que la production va augmenter. Une partie de notre récolte sera utilisée comme semences, par notre association, mais aussi pour les producteurs voisins. »