Steppe en feu, une personne sur un chemin pas loin des flammes
A Formosa, une des zones du campement d’occupation Don Tomas Balduino a été incendié de manière criminelle en septembre dernier. Le propriétaire des terres, promises à des petits paysans avant que Bolsonaro n’annule la transaction, souhaite récupérer ce terrain. Faisant preuve de la même résilience que les membres de cette communauté, la nature a déjà reconquis ses droits : les plantations financées par Entraide et Fraternité sont à nouveau totalement vertes.

10 images marquantes pour la campagne de Carême à venir

Le 22 février prochain, sera donné le coup d’envoi de la campagne de Carême 2023 d’Entraide et Fraternité. Cette année, le focus sera mis sur les partenaires brésiliens et leurs luttes. Ces deux partenaires sont la Commission pastorale de l’Etat de Goias et Agro é fogo, une articulation qui documente et dénonce les feux de forêt en Amazonie et dans le Cerrado.

Une équipe d’Entraide et Fraternité vient de rentrer du Brésil où elle est allée à la rencontre de ces partenaires et des projets de terrain soutenus par Entraide et Fraternité : 3 d’entre eux seront en visite en mars, Saulo Reis, coordinateur de la CPT-Goias, Barbara Dias, coordinatrice d’Agro é fogo (« L’agrobusiness est le feu »), et Maria Pereira, responsable du Mouvement des travailleurs sans terre. Au Brésil, la petite agriculture familiale est en proie aux méfaits de l’industrie et tout spécialement de l’agrobusiness, qui déforeste à tour de bras alors que la majorité des Brésiliens vivent de l’agriculture familiale locale. Pour ces partenaires, le simple fait de cultiver leur terre de manière écologique est une forme de résistance face à cette industrie, face aux accapareurs de terre, face à l’extractivisme.

Nous avons retenu de ce voyage 10 images qui résument les différentes problématiques.

Steppe en feu, une personne sur un chemin pas loin des flammes
A Formosa, une des zones du campement d’occupation Don Tomas Balduino a été incendiée de manière criminelle en septembre dernier. Le propriétaire des terres, promises à des petits paysans avant que Bolsonaro n’annule la transaction, souhaite récupérer ce terrain. Faisant preuve de la même résilience que les membres de cette communauté, la nature a déjà reconquis ses droits : les plantations financées par Entraide et Fraternité sont à nouveau totalement vertes.
Une grande affiche électorale légèrement décoloré, planté dans un milieu rural
Une ancienne affiche électorale le long d’une autoroute de Goias : « L’agrobusiness est avec Bolsonaro ». Difficile de ne pas comprendre ce que les grands propriétaires doivent à l’ancien président d’extrême droite qui a facilité tous les projets d’agrobusiness, promotionné la déforestation, autorisé les pesticides, introduit un port d’armes massif…
3 personnes marchent sur un chemin de campagne, des large champs en l'arrière plan
A Santa Helena, des petits paysans et petites paysannes occupent (acampamento) les terres d’une ancienne usine en faillite et qui doit des millions à l’État : en échange de cette terre, le propriétaire pourrait apurer sa dette mais il refuse de céder. Une communauté de travailleurs et travailleuses sans terre exploite cette terre de manière écologique. Mais elle voisine (à gauche de la photo) avec les champs de l’agrobusiness arrosés de pesticides par avion. Ces pesticides se répandent à 7 km de leur objectif et l’eau de cette communauté est polluée.
barrières de chantier devant un bâtiment de bureau avec le drapeau brésilien
Le 8 janvier dernier restera comme un jour noir pour la démocratie brésilienne : comme au Capitole aux Etats-Unis voici deux ans, les partisans de Bolsonaro, refusant la victoire du président Lula, ont attaqué la place des Trois Pouvoirs, à Brasilia, qui réunit la résidence du président, le Congrès et la Cour suprême. Lors de notre passage dans la capitale fédérale, les travaux étaient encore en cours pour réparer les dégâts importants occasionnés aux bâtiments de la Cour suprême.
Vaste prairie, plus loins des arbres, en arrière plan des montagnes.
Le Cerrado est un biome de transition vers l’Amazonie, un des plus menacés du monde. Alors que le monde s’émeut du sort de l’Amazonie, celui du Cerrado n’intéresse personne : il est pourtant autant en danger.
3 arbres devant une zone aride
Déforesté sur d’immenses surfaces, le Cerrado est reconverti pour créer des pâtures en vue de l’élevage intensif de bœufs ou des champs de soja à perte de vue : dans les deux cas, cette production part en Europe, en Chine, au Moyen-Orient. Tandis que la population brésilienne vit essentiellement de l’agriculture familiale…
Deux hommes devant une table à l'extérieur, penchés sur un plan
Dans la communauté quilombola (descendants et descendantes d’esclaves échappés avant l’abolition tardive de l’esclavage au Brésil, 1888) de Levantado, Antonino Bispo (à droite) montre sur la carte à Saulo Reis (coordinateur de la CPT-Goias) le nouveau danger qui menace la communauté : une société d’extraction projette d’ouvrir une carrière de calcaire à 1 km de la plantation communautaire !
Une femme tenant 3 poupées de chiffon, devant une étagère remplie de matériel de couture
Dans la communauté quilombola d’Extrema, 14 femmes se sont réunies autour de Madalena Rocha, une des institutrices du village. Elles produisent elles-mêmes des objets artisanaux visant à perpétuer les traditions communautaires : des tambours, des robes pour les danses traditionnelles, et, désormais aussi, des poupées incarnant Catarina, la matriarche de la communauté. Outre qu’il s’agit d’une activité génératrice de revenus, ces poupées permettent de lutter à l’école contre le racisme ambiant en contribuant à construire une identité aux enfants noirs.
Une personne entre deux étagères d'archives remplies de classeurs
A Goiania, la Commission pastorale de la terre a installé son centre de documentation qui collecte les données de tous les conflits agraires à travers le pays. Le Brésil est, avec le Mexique et la Colombie, un des pays les plus dangereux pour les paysans et les paysannes, les militants et militantes de l’environnement et des droits humains : l’an passé, on a recensé 44 assassinats pour des conflits de terre, le tiers étant constitué d’indigènes.
Un homme de dos sur un champ, la forêt brésilien dans l'arrière plan
Les plantations financées dans les communautés rurales par Entraide et Fraternité se portent bien et permettent aux membres de ces communautés de vivre de leur terre, d’en distribuer les excédents aux plus pauvres des villes avoisinantes. Dans le campement Don Tomas Balduino, à Formosa, les courgettes et les potirons poussent avec abondance. Toutefois, aucune communauté n’est à l’abri : cette plantation a été saccagée (coût : 6000 euros) par les vaches du propriétaire terrien voisin souhaitant récupérer cette terre.
# Agro é Fogo # Campagne de Carême 2023 # cpt