Photo de groupe d'une vingtaine de personnes dans un salle de conférence devant des drapeaux non identifiable. On reconnait notre partenaire Bésilien Saolo et Francesca Monteverdi d'Entraide et Fraternité.

Les autorités belges et européennes à la rencontre de nos partenaires brésiliens

En compagnie du CNCD-11.11.11, le service politique d’Entraide & Fraternité vient de boucler une visite en Argentine et au Brésil. L’objet était notamment d’échanger avec nos partenaires brésiliens et la société civile de ces deux pays dans le cadre du plaidoyer contre l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay).

Cet accord, même s’il est de plus en plus critiqué et rejeté par certains pays comme la France suite à la crise agricole, reste un des objectifs de l’UE. La société civile européenne et sud-américaine dénonce cet accord souvent décrit comme « boeufs contre voitures » comme « néo-colonial » : il s’agit d’une aberration environnementale et climatique. En effet, cet accord permettrait l’importation vers l’UE de produits (soja…) traités aux OGM et aux pesticides interdits en Europe ou de viande moins chère et moins éthique que celle produite par nos éleveurs. Le tout dans un contexte politique local très défavorable avec la politique antisociale du nouveau président argentin Javier Milei et la criminalisation des mouvements sociaux dont sont de plus en plus victimes les acteurs de la société civile de ces deux pays. Nos partenaires au Brésil et les communautés locales (paysans et paysannes sans terre) qu’ils et elles accompagnent en sont les premières victimes.

Cette délégation belge a pu rencontrer les principaux syndicats et acteurs de la société civile argentins à Buenos Aires avant de prendre le chemin de Brasilia. Au Brésil, le CNCD-11.11.11 et Entraide & Fraternité ont permis la rencontre de nos partenaires (CPT – Commission pastorale de la terre) et de plusieurs mouvements représentant les travailleurs et travailleuses sans terre avec une représentation de l’UE riche de 13 de ses États-membres. Ceci s’inscrivait dans le cadre de la présidence belge de l’Union européenne. Notre délégation, ainsi que des représentants de la réforme agraire brésilienne, ont aussi été reçus dans ce cadre à l’ambassade de Belgique.

Enfin, l’ambassadeur de Belgique et ses collaborateurs ont également eu l’occasion de s’entretenir avec les victimes du barrage d’Engie dans l’État de Goiás, situation dénoncée par Entraide & Fraternité lors de sa campagne 2023, et été reçus par les paysans et paysannes sans terre du campement Dom Tomas Balduino. Celui-ci est actuellement occupé par des dizaines de travailleurs et travailleuses sans terre en attente de régularisation et accompagné par la CPT de Goiás et le MST (Mouvement des travailleurs sans terre). Ceux-ci et celles-ci sont de plus en plus menacé.es : cette région est une des plus touchées par les conflits agraires matérialisés par les attaques et violences contres les campements nés de la réforme agraire, comme le campement Balduino. Depuis 2023, les conflits ont doublé tandis que l’État de Goiás vient d’approuver un loi qui criminalise les familles qui vivent dans les campements de la réforme agraire. Une réalité présentée par nos partenaires aux autorités belges et européennes.