

Des groupes de femmes s’organisent pour se soutenir mutuellement : paysannes mères seules, membres de groupes d’entraide soutenus par APROJUMAP.
Agnès, Odette, Marie, Joséphine, … elles sont toutes paysannes, elles sont toutes veuves ou seules car leur mari en prison ; elles sont toutes mères en situation d’extrême pauvreté. Mais elles sont aussi toutes membres de groupes d’entraide soutenus par APROJUMAP.
Ces groupes de femmes s’organisent pour se soutenir mutuellement. Ici, il s’agit de la réfection d’une maison qui abritera Agnès et ses trois enfants, tandis que son ancienne maison sera reconvertie en petit magasin ; chez Odette, elles sarclent une parcelle de rizière qui lui permettra non seulement de nourrir ses trois enfants, mais aussi, si tout va bien, de vendre quelques surplus. Elles labourent et plantent un champ de tomates chez Joséphine ; elles fabriquent des briques d’adobe chez Marie, laquelle pourra enfin quitter sa hutte sordide… Ainsi, peu à peu, ensemble, les plus pauvres parmi les pauvres, comptant sur leurs seules forces, reconstruisent une vie teintée d’espoir. C’est un travail de longue haleine, fait d’une addition de courage et de volonté.
Un peu plus loin, changement de décor. Les assistantes sociales laissent la place aux agronomes. On voit des étables abritant des « crédit-vaches » (c’est-à-dire du bétail prêté jusqu’à la mise bas et qui va surtout servir à produire du fumier) ; des vergers avec des arbres fruitiers « tout neufs » provenant des six pépinières du projet qui alimentent les groupes d’agriculteurs et les coopératives encadrées ; on admire les compostières, les fossés anti-érosion garnis de plantes fourragères qui iront nourrir le bétail, les légumineuses qui enrichissent le sol en azote… Et, là aussi, des femmes paysannes !
Elles sont encore plus radieuses que les précédentes : elles ont franchi un cap, leur travail et leur énergie sont récompensés, elles ont augmenté leur production et leurs revenus. Leurs enfants mangent à leur faim. C’est un véritable exploit lorsqu’on considère les problèmes structurels de l’agriculture paysanne au Rwanda : exiguïté des parcelles, manque d’engrais, caprices climatiques et pénurie d’eau…