Mis à jour le 28 Déc. 2022.

L’école de devoirs Maria Panabaj

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La communauté maya Tzutuhil à Panabaj dans la région de Santiago Atitlan au Guatemala est, depuis de nombreuses années, fortement touchée par les inégalités sociales, les violences politiques et les catastrophes naturelles (ouragan, glissement de terrain, contamination du lac Atitlan).


De nombreuses familles de cette communauté vivent dans l’extrême précarité. La plupart des hommes travaillent comme journaliers saisonniers dans les plantations de café et leur salaire ne permet pas d’assurer à leur famille des conditions de vie décentes. Un bon nombre de mères élèvent seules leurs enfants. Elles tirent leurs ressources de la vente de leur artisanat (tissage) et de leurs produits agricoles sur les marchés ou de travail agricole saisonnier. D’autres vivent de la lessive au bord du lac. Le manque d’équipement sanitaire et d’accès à l’eau potable, ainsi que la malnutrition font partie des problèmes quotidiens des familles.

C’est dans ce contexte que depuis une vingtaine d’années, le projet Maria Panabaj offre à une quarantaine d’enfants des familles les plus pauvres un soutien scolaire et une bourse d’étude qui permet de fréquenter l’école publique. Une attention particulière est accordée à la scolarité des petites filles encore trop souvent gardées dans les foyers pour aider aux travaux domestiques.

Deux institutrices tzutuhiles, Micaela et Chonita, gèrent l’ensemble des activités qui accompagnent la scolarité des niveaux primaires et secondaires. L’originalité de ce projet est qu’il s’adresse en même temps aux enfants et aux parents.

Les enfants participent à des « classes de renforcement », une aide pédagogique pour soutenir les apprentissages scolaires. A côté de cela, des activités créatives telles que danse traditionnelle, théâtre, peinture complètent le programme des enfants. Ces activités permettent la consolidation de l’espagnol (langue de l’école) et développent la confiance en soi et la valorisation des ressources de chaque enfant.

Les parents des enfants intégrés dans le projet reçoivent une guidance psycho éducative lors de visites des institutrices à domicile. Souvent, l’entrée à l’école des enfants prive la famille des petits revenus du travail de ceux-ci dans l’agriculture ou le commerce ambulant. Les institutrices soutiennent alors l’effort des parents et font le lien avec le monde de l’école. En effet, de nombreux parents n’ont jamais été scolarisés et sont analphabètes.

Depuis un an, tous les mois, des ateliers d’éducation affective et sexuelle sont organisés à destination des mères et adolescentes. Ces ateliers, animés par Annabelle, rencontrent un vif succès et répondent à l’abandon de la scolarité de plusieurs jeunes filles pour raison de maternité précoce.

Les parents s’impliquent également dans la vie de l’école, par exemple, en préparant des plats traditionnels (tamales et chuchitos) pour les fêtes, ou en donnant un coup de main à l’entretien et la réparation des locaux. Les activités avec les parents renforcent la cohésion sociale entre eux.

La culture Maya est valorisée dans les moments de fête et participe à la dynamique de l’école. Les fêtes réunissent tous les participants : enfants, parents, institutrices et les gestionnaires du projet, Annabelle et Guillermo. Ces rassemblement renforcent les liens d’appartenance, les parents ne se sentent plus seuls dans leur lutte pour assurer l’avenir de leurs enfants.

La participation démocratique au sein de l’association est importante, cela se traduit par l’implication de certains parents dans le Conseil d’administration. Les institutrices participent également aux décisions concernant la gestion des activités.

Les bons résultats scolaires des enfants témoignent de la pertinence du projet et de sa pédagogie ! Ces réussites motivent les élèves et génèrent une dynamique collective de valorisation et d’émancipation des familles. Ces dernières années, certains parents se sont inscrits à des cours d’alphabétisation et d’espagnol. D’autres envisagent de développer des projets productifs, comme l’élevage et l’horticulture domestiques. Pour cela des contacts sont pris avec d’autres partenaires d’Entraide et Fraternité actifs dans la région, notamment avec COINDI.

Le projet de Maria Panabaj est également soutenu par la communauté liée à l’église de Maria Magdalena de Stockholm.

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# COINDI # Education # Projets particuliers # Protection de l’enfant