

SOFA assure la participation des femmes aux activités du projet.
Depuis 1987, SOFA (Solidarite Fanm Ayisyèn, Solidarité Femmes Haïtiennes) lutte activement contre les violences à l’égard des femmes et pour la construction d’une société égalitaire entre hommes et femmes. Dans ses centres, SOFA a accueilli plus de 2 370 femmes et fillettes victimes de violences très graves. Carole Jacob, coordinatrice de SOFA, nous explique le bilan du travail réalisé par les 8 000 femmes bénévoles du mouvement.
Depuis 2002, SOFA offre des services directs aux femmes et aux filles victimes de violence à travers son Programme d’Accueil et d’Accompagnement. Ce programme propose un accueil pour les femmes et un volet plaidoyer auprès des responsables politiques locaux et nationaux. Les services d’accueil (médicolégal, psychosocial, juridique, social) sont situés dans quatre départements et accessibles aux femmes et aux filles des communautés les plus reculées. Cet accueil s’organise dans les
centres Douvanjou et est animé par des intervenantes bénévoles,
membres de l’organisation.
Les vingt-et-un centres d’accueil de jour et d’accompagnement de SOFA couvrent quatre départements : Grand-Anse, Sud-Est, Ouest, Artibonite. Chaque année, SOFA publie un rapport qui dresse un bilan de son travail mais qui sert aussi d’outil de plaidoyer pour interpeller les instances de l’Etat et les décideurs sur l’urgence d’agir pour éradiquer la violence contre les femmes et les filles.
La violation des droits des femmes et des filles, par la violence qu’elles subissent, reste toujours préoccupante en Haïti. Pour la seule période juillet 2010 à octobre 2011, 2370 femmes et filles sont venues dans les 21 Centres d’Accueil déclarer les violences qu’elles subissent, que ce soit à la maison, dans les quartiers ou dans les abris provisoires.
« La situation des femmes et des fillettes dans les camps de déplacés, explique Carole Jacob, coordinatrice de SOFA, est très préoccupante. Sur les 2370 victimes accueillies, 267 viennent de ces camps de la zone métropolitaine, dont neuf petites filles et adolescentes (âgées entre 7 et 17 ans) ont été victimes de viols par des inconnus. Parmi ces 267 cas, nous avons relevé également les victimes de voies de fait… Ces cas, s’ils se révèlent courants dans la vie quotidienne des femmes haïtiennes, sont surtout caractérisés par les mauvaises conditions de logement des personnes déplacées. Elles vivent en rue, dans des conditions d’extrême vulnérabilité en matière de sécurité : pas d’électricité, pas de brigade de sécurité, pas d’intimité dans les douches ou les toilettes, etc… D’autant que cet aspect spécifique de sécurité des femmes et des enfants n’est pas suffisamment pris en compte par l’Etat.»
Parce qu’elles vivent encore dans les abris provisoires, les victimes (femmes et filles) refusent de porter plainte devant la justice par peur des représailles. En effet, leurs agresseurs vivent souvent dans des abris proches.