Juste Terre ! n°224

L’Avent : un temps pour ouvrir les yeux sur la pauvreté des enfants

L’Avent nous prépare à accueillir un enfant né dans la précarité, déposé dans une mangeoire faute de place ailleurs. Deux mille ans plus tard, combien d’enfants naissent encore dans la pauvreté, sans que nous leur fassions une place ? Dans une Belgique prospère, plus d’un enfant sur six vit sous le seuil de pauvreté. Cette réalité interpelle notre conscience collective en cette période qui devrait être synonyme d’espoir et de générosité. 

En Wallonie, près de 25% des enfants vivent sous le seuil de la pauvreté tandis qu’à Bruxelles, ce pourcentage grimpe jusqu’à 40%. Un enfant sur cinq en Fédération Wallonie-Bruxelles est en état de privation. Derrière ces statistiques se cachent des visages d’enfants qui partent à l’école le ventre vide, qui n’ont pas de manteau adapté pour affronter l’hiver, qui voient leurs camarades partir en excursion scolaire sans pouvoir les accompagner. 

La pauvreté infantile n’est pas qu’une question de chiffres : elle hypothèque l’avenir de milliers de jeunes, limite leurs opportunités et brise leurs rêves avant même qu’ils n’aient pu les formuler. 

L’Avent, avec son calendrier et ses lumières, nous rappelle que chaque jour compte. Chaque jour où un enfant grandit dans la précarité est un jour de perdu pour notre société tout entière. La lutte contre la pauvreté infantile ne peut attendre le bon vouloir politique ou la croissance économique hypothétique : elle exige une mobilisation immédiate. 

Ce temps de l’Avent peut devenir un temps de l’action. Soutenir les associations locales, participer à une de nos animations, sensibiliser son entourage, interpeller les décideurs et décideuses politiques : autant de gestes qui, mis bout à bout, peuvent éclairer l’horizon de ces enfants. Car la véritable lumière de l’Avent ne brille pas dans nos décorations mais dans notre capacité à tendre la main vers les plus fragiles.