Entraide et Fraternité mène depuis trois ans un programme quinquennal (2022-2026) qui a pour objectif d’assurer la sécurité et la souveraineté alimentaire de plus de 1000 paysans et paysannes indigènes grâce au développement d’une agriculture familiale rentable et durable. Ces communautés paysannes vivent dans 14 municipalités des départements de Sololá, Quetzaltenango, Retalhuleu et Huehuetenango, situées dans le sud et l’ouest du Guatemala. Entraide et Fraternité soutient dans ce cadre quatre organisations locales issues des communautés indigènes : Coindi, Ceiba, Serjus et Asocuch.
Des femmes expulsées font revivre le désert
Accompagner les femmes indigènes à sortir de la pauvreté constitue une priorité du programme d’Entraide et Fraternité.
Le long de la côte, l’environnement est désertique. Il est très difficile de cultiver quoi que ce soit. Pourtant, c’est le seul endroit où un groupe de paysannes chassées de leur terre par la guerre civile et ensuite par les multinationales ont pu trouver refuge. Sous une chaleur étouffante, elles essaient de faire fleurir cet environnement désertique.
Grâce au soutien de Ceiba, partenaire local d’Entraide et Fraternité, le défi est relevé. Les paysannes de la communauté Monte Cristo ont été accompagnées dans la production de semences locales résistantes au climat local, dans la gestion de l’eau, dans les différentes manières de cultiver sans recourir aux pesticides, etc. Résultat : les récoltes sont fructueuses. Mais encore faut-il réussir à les vendre. Un autre défi relevé par ces femmes que rien n’arrête. Avec l’appui de Ceiba, elles ont obtenu des autorités la mise en place d’un petit marché local. Une belle réussite pour ces paysannes aujourd’hui autonomes.
Nos partenaires demandent le respect de la démocratie
Le 14 janvier, Bernardo Arevalo, du Parti social-démocrate, a pris ses fonctions comme président du Guatemala. Fils du premier président démocratiquement élu, il est le premier progressiste à la tête du pays depuis 70 ans. Le nouveau président a dû faire face, depuis sa victoire inattendue, à de nombreuses persécutions judiciaires de la part d’autorités largement corrompues. Ce qui a provoqué la mobilisation du peuple guatémaltèque et, particulièrement, des communautés indigènes.
Les partenaires d’Entraide et Fraternité ont ainsi massivement participé à la grève générale exigeant le respect des résultats des élections démocratiques. Le pays a été bloqué durant plusieurs semaines.
Cette mobilisation a permis de faire échouer les tentatives d’annuler les résultats.
À présent, les partenaires d’Entraide et Fraternité attendent la concrétisation des engagements pris par Arevalo, en particulier en matière de lutte contre la corruption et pour une meilleure représentation des populations indigènes.
En 1996 s’est achevée la guerre civile commencée dans les années 1960 et qui connut son apogée entre 1978 et 1984. Au début des années 80, la répression sauvage des populations mayas pauvres a mené à l’« holocauste silencieux » (30.000 à 60.000 Mayas tués). Quelque 10,3 millions des 17,6 millions de Guatémaltèques vivent sous le seuil de pauvreté.