Témoins de campagne

Cette année, des partenaires du Brésil viennent témoigner de leur travail au sein des associations locales soutenues par Entraide et Fraternité.

Trouvez les dates des rencontres avec nos témoins dans l’agenda.

Saulo Reis

Saulo Reis
Saulo Reis, coordinateur CPT, Goias

Saulo est formé en philosophie, en politiques publiques et détient un master en agro-industrie.

Saulo a été professeur de philosophie et de sociologie, conseillé parlementaire, conseillé technique du Ministre du développement agraire de l’Etat de Goias et finalement membre de la coordination collégiale de la CPT Goias depuis 2017.

Saulo s’est engagé au sein des pastorales dès son plus jeune âge. Il était membre de la Pastorale de la jeunesse du milieu populaire.

Son engagement auprès de l’église, fait de lui un connaisseur, tant des écrits que des protocoles et des enjeux de l’Eglise brésilienne aujourd’hui.

Saulo peu donc aborder de nombreux sujets, tels que :

  • La mobilisation des pastorales au Brésil ;
  • Parcours personnel de son engagement social (des mouvements de jeunesse à pastorale de la terre)
  • L’Eglise catholique brésilienne et son clivage (division entre la théologie de la libération et le conservatisme) ;
  • Politique publique agraire ;
  • Articulation des mouvements syndicaux et sociaux au Brésil (la CPT appuie et coordonne l’articulation entre les différents mouvements et syndicats à l’échelle régionale) ;
  • Droit foncier au Brésil ;
  • L’importance de la protection du Cerrado ;
  • Le cas Engie Brésil – non-respect des droits humains et environnementaux des entreprises.
  • Accompagnement et mobilisation communautaire autour des conflits pour la terre, l’eau et autres ressources productives ;
  • Les modes de résistances de la société civile.

Barbara Dias do Nascimento

Barbara Dias do Nascimento parlant dans un microphone, sa main fait un geste pour souligner sa parole

Barbara est originaire du Tocantin et vit actuellement dans le Para.

Elle est formée en anthropologie et est actuellement en train de finaliser un doctorat sur les peuples autochtones Munduruku du milieu Tapajos dans l’Etat du Para.

Elle a travaillé sur un projet de recherche-action sur l’esclavage moderne avec la CPT Araguaia (Tocantin).

Son engagement pour la condition et les modes de vie de population autochtones l’a conduite à s’engager auprès de la CIMI (Commission Indigeniste Missionnaire) dans l’appui et l’accompagnement du processus d’auto-démarcation du territoire du peuple Munduruku.

C’est à travers un regard d’anthropologue et d’historienne, que Barbara intègre la coordination d’Agro é Fogo. Dans le cadre de sa fonction, elle assure le suivi des actions d’agro é fogo et contribue à la documentation et l’analyse des données de terrains pour produire (conjointement avec d’autres chercheurs) des études de plaidoyers permettant de démontrer l’implication de l’agro-industrie et du gouvernement brésilien dans l’accaparement de terres, la déforestation et l’extension des zones agricoles à travers l’usage des incendies criminels.

Barbara peut aborder les sujets suivants, lors de ses interventions :

  • L’impact de l’accord EU-Mercosur ;
  • La déforestation des écosystèmes tels que l’Amazonie et le Cerrado (loi sur la déforestation importée) ;
  • L’importance de la protection du Cerrado ;
  • La condition des populations autochtone au Brésil et des communautés traditionnelles (quilombolos) ;
  • L’esclavage moderne en milieu rural ;
  • Lien entre politiques publiques et l’agro-industrie au Brésil ;
  • Usage des incendies criminels comme arme de l’expansion de l’agro-industrie en Amérique Latine ;
  • Différence entre les incendies qui détruisent et le feu qui génère la vie (mode de préservation de l’environnement des communautés traditionnelles et autochtones) ;
  • Les modes de résistances de la société civile.

Maria Moreira Da Silva

Photo d'une femme face caméra qui tien un drapeau rouge avec l'emblème du Movimento dos trabalhadores rurais sem terra - Brasil

Maria a grandi dans les champs comme elle dit.

Elle a élevé ses fils avec son mari à Brasilia et il y a 9 ans, elle a rejoint le Mouvement des Paysans Ruraux Sans Terres de la commune de Formosa (à 80 km de Brasilia). A l’époque l’INCRA (Institut National de la Colonisation et de la Réforme Agraire) lancé un appel à occupation de terres qui allaient faire l’objet d’une transaction entre l’INCRA et un propriétaire terrien. L’INCRA, dont la mission est de mettre en œuvre les mesures du Plan National de la Réforme Agraire, contrôle et achète des terres qui ne remplissent pas la fonction sociale de production pour faciliter un développement rural durable.

Maria et son mari ont fait partie des 340 familles qui ont répondu à l’appel de l’INCRA, qui promettait à l’époque que le processus de régulation des terres, prendrait quelques mois.

Cette redistribution de terre d’un propriétaire (désireux de vendre ses terres à l’Etat) n’a, à ce jour, jamais donner lieu à une régularisation officielle à cause de conflits avec les fils du propriétaire (décédé depuis le début du processus), qui ne souhaitent plus vendre la terre à l’INCRA.

Maria est le leader de la zone 1 du campement Dom Tomas Balduino. Ce campement est scindé en 3 zones, dans lesquelles des familles s’organisent pour produire des aliments sains pour leurs consommations, mais aussi pour les personnes dans le besoin aux alentours. Au-delà d’un regroupement de producteur, les « accampamentos », sont des lieux de résistance et de promotion de la culture paysannes.

L’expertise de Maria réside donc dans :

  •  Les modes de vie traditionnels des paysans brésiliens ;
  • Les techniques agroécologiques ;
  • Les groupes de femmes et la solidarité de genre au sein des camps du MST ;
  • Les enjeux de la réforme agraire au Brésil ;
  •  Le fonctionnement d’un camp du MST (organisation des équipes : santé, éducation, production, mobilisation politique, solidarité…) ;
  •  Les conflits fonciers au Brésil ;
  • La criminalisation des mouvements sociaux et des paysans ;
  • Les modes de préservation de l’environnement des paysans et communautés traditionnelles.