Entraide et Fraternité travaille dans la province du Sud-Kivu, un territoire deux fois plus grand que la Belgique. 80% de la population vit de l’agriculture et de l’élevage, pratiqués en grande partie sur des petites exploitations agricoles.

Le Sud-Kivu est malheureusement le théâtre depuis plusieurs décennies de conflits violents entre une multitude de groupes armés internes et des pays voisins, générant d’importants déplacements de la population. Au niveau agricole, ces conflits perturbent considérablement l’accès aux champs ou encore aux marchés.

Dans ce contexte instable, Entraide et Fraternité appuie des organisations partenaires locales dans la lutte pour la sécurité et la souveraineté alimentaires. Ce soutien, qui peut prendre de multiples formes, permet surtout d’obtenir des résultats probants en faveur des populations paysannes fragilisées.

Voici, en chiffres clés, les avancées de notre action au Sud-Kivu entre 2017 et 2022. Des avancées qui changent des milliers de vies de Congolais et Congolaises.

L’union, la force des paysans et paysannes

36 organisations paysannes ont obtenu le statut légal de coopérative

Près de 70 % des paysan·nes sont satisfaits des services fournis par les coopératives agricoles

Plus de 3500 paysan·nes ont adhéré aux systèmes d’épargne et de crédits autogérés qui permettent aux familles ayant des besoins urgents d’accéder à des petits crédits

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Les petits paysans et paysannes du Sud-Kivu cultivent des terres exiguës de manière isolée et avec très peu de soutien de l’État. Se mettre ensemble, se structurer en coopératives dans ce contexte est essentiel. Diminution du prix des intrants (engrais, semences…) grâce à l’achat groupé, meilleur accès aux marchés grâce à la mise en commun des productions, partage des coûts des infrastructures, échange de savoirs, accès à des crédits… : les avantages sont nombreux et permettent aux paysan·nes de faire face à l’insécurité alimentaire.

Augmentation de la production agricole

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2950 paysan·nes ont adopté au moins 4 pratiques agroécologiques

5015 paysan·nes ont augmenté leur production agricole

L’augmentation de la production agricole est la première étape vers la sécurité alimentaire. Entraide et Fraternité promeut dans ce cadre l’agroécologie, une méthode respectueuse de l’environnement et des droits des communautés qui fait ses preuves à travers le monde.

Commercialisation des produits agricoles

66 organisations paysannes ont noué des partenariats de vente avec des entreprises reconnues au Sud-Kivu

Le volume de produits agricoles vendus a considérablement augmenté.

  • 79 % pour le riz paddy
  • 26,5 % pour la manioc
  • 102,5 % pour le haricot
  • 430 % pour l’huile de palme
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Augmenter les quantités agricoles produites est une étape importante. Mais pour augmenter leurs revenus, les paysan·nes du Sud-Kivu doivent pouvoir vendre leurs récoltes afin de ne pas souffrir de la faim. Un défi brillamment relevé par les coopératives soutenues par Entraide et Fraternité.

De meilleurs revenus pour une vie décente

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2535 familles paysannes ont augmenté leur revenu d’au moins 75 %

L’augmentation des revenus des paysan·nes du Sud-Kivu est un objectif essentiel pour Entraide et Fraternité. Un objectif en bonne voie !

27 coopératives agricoles ont augmenté leur revenu d’au moins 30 %

Défense des droits des paysans et paysannes

Un réseau inter-coopératives a été créé pour protéger les droits des paysans et paysannes

17 actions en cours pour protéger l’accès à la terre des paysan·nes

30 organisations paysannes ont accru leur influence sur les décisions politiques au niveau local

Fausses taxes, exigences administratives inventées de toutes pièces… : les petits paysan·nes sont victimes d’abus divers de la part de représentants publics locaux et provinciaux qui profitent de leur ignorance de certaines lois. Ces actes malveillants réduisent les revenus des paysan·nes.

Justine Bolingo RDC CPR jan 2022

L’égalité de genre, un indispensable pour sortir de la pauvreté

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80 % des organisations paysannes respectent la parité homme-femme dans les organes de décision

Plus de 500 femmes maîtrisent aujourd’hui les techniques de transformation et de conditionnement des produits agricoles

Au Sud-Kivu, les femmes sont traditionnellement victimes de la triple exclusion de l’avoir, du savoir et du pouvoir. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) est pourtant claire : si les femmes avaient le même accès aux ressources que les hommes, le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde se réduirait considérablement.

Combler les inégalités entre les hommes et les femmes constitue donc un levier central pour le développement des communautés rurales.

L’agriculture comme solution pour les jeunes

Plus de 1600 jeunes, au départ sans emploi, vivent aujourd’hui dignement grâce aux revenus de l’agriculture

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« Beaucoup de jeunes vont travailler dans les mines et ceux qui reviennent sont comme des fantômes. Le bonheur est ici, dans notre terre ! C’est l’agriculture qui peut nous sortir de la pauvreté. »

Justin, 20 ans, membre d’une coopérative de jeunes soutenue par le CAB
Un jeune africain désherbant dans un champs de choux

Lutte contre la déforestation

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Plus de 300.000 plantules de reboisement sont produites chaque année

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Plus de 200 hectares de forêts ont été reboisés

Faute d’accès à l’électricité, l’immense majorité des Congolais et Congolaises utilisent du charbon de bois pour cuisiner. Il est la cause principale de la déforestation qui abîme le pays, lequel se classe parmi les premiers au monde perdant le plus de forêts chaque année.

Cette situation aggrave le dérèglement climatique.

Objectifs du programme 2022-2026

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7950 paysan·nes augmentent leur production agroalimentaire

5050 familles paysannes attestent avoir amélioré leurs conditions de vie, notamment par le niveau d’alimentation et de revenus

96 organisations paysannes exercent une influence accrue sur les décisions politiques et administratives dans le secteur de l’agriculture et de l’environnement au niveau local

3128 femmes et 2072 jeunes accèdent à des ressources productives durables et vivent dignement de l’agriculture

Grâce aux résultats obtenus, la Belgique a renouvelé, via la direction générale Coopération au développement (DGD), son cofinancement pour la période 2022-2026. L’objectif de ce nouveau programme est d’assurer la souveraineté alimentaire des territoires de Kabare, Kalehe, Idjwi, Uvira, Walungu et Mwenga, au Sud-Kivu. 7950 familles paysannes sont accompagnées dans cet objectif.

Merci infiniment aux donateurs et donatrices et à la direction générale Coopération au développement (DGD) pour le formidable soutien qui nous permet d’agir ensemble aux côtés des plus pauvres dans leurs luttes pour une vie digne.

Avec le soutien de