Contexte du pays
Promouvoir la transition des systèmes agricoles et alimentaires vers la souveraineté alimentaire
Le Brésil est un pays où cohabitent une agro-industrie surpuissante et une agriculture paysanne qui, malgré le manque de soutien, tente de proposer une autre voie, plus durable, plus respectueuse de la nature et des gens.
Dans la région de Goiàs, Entraide et Fraternité et ses partenaires (Commission Pastorale de la Terre -CPT; FETRAF; MST et Via Campesina), cherchent à promouvoir des solutions pour pérenniser l’activité agricole familiale et réduire ainsi les effets de la migration urbaine. Il est en effet important de proposer des projets économiques viables et durables pour les habitants de la campagne, qui sinon s’en vont en ville chercher une source de subsistance.
L’accent est donc mis sur les méthodes pour améliorer la production agricole locale et sa commercialisation, sans oublier un volet de conscientisation à destination des pouvoirs publics
Le nouveau programme appuie de nouveaux bénéficiaires dans l’État de Goiás, des paysans pauvres qui seront accompagnés dans une transition vers des méthodes de production agricole, plus autonomes et plus respectueuse de l’environnement.
Une collaboration a aussi été entamée avec les universités afin de crédibiliser le travail des partenaires aux yeux de la population locale et de l’État.
Ainsi, les familles paysannes bénéficiaires auront amélioré leur bien-être, augmenté leur sécurité alimentaire, mieux protégé leur environnement et développé leurs organisations de base, le tout, grâce à des activités basées sur les principes de l’agroécologie.
Entraide et Fraternité a développé des partenariats au Brésil depuis de nombreuses années.
Eu égard à sa place actuelle au niveau de l’économie mondiale, on pourrait se poser la question de la présence encore d’une ONG belge au Brésil. Il paraît loin le temps où le Brésil avait une image de pays ayant besoin d’être aidé, où une grosse partie de la population brésilienne vivait dans la pauvreté et l’extrême pauvreté et où le gouvernement était aux abonnés absents.
Les changements les plus importants dans ce pays ont eu lieu suite à un processus démocratique, les élections présidentielles de 2002, qui ont vu le Brésil dirigé par Luiz Inácio Lula da Silva dit Lula. Depuis, le gouvernement a mis en place un système afin de venir en aide au plus démunis. Ce qui a permis de réduire l’extrême pauvreté.
Cependant, une réduction de l’extrême pauvreté ne va pas de pair avec la réduction des inégalités. Le Brésil reste un pays avec de forte disparité. En effet, le Brésil reste dans le peloton de tête des pays inégalitaires. La population rurale ne bénéficie pas de toutes les avancées et l’amélioration de l’économie ne veut pas dire une amélioration de la qualité de vie pour tous. Il est important de ne pas s’arrêter à des valeurs uniquement économiques mais il faut aussi prendre en compte les valeurs humaines du développement afin d’encourager le gouvernement à continuer son travail.
De plus, le Brésil est une terre de luttes et de mouvements. Beaucoup de choses ont commencé dans de pays et ont des répercussions jusqu’en Europe. Le mouvement des paysans sans terre, le mouvement altermondialiste, la théologie de la libération et la vision du besoin d’une Église plus sociale sont nés, entre autres, au Brésil. Appuyer ces luttes, c’est aussi nous aider à réfléchir sur les changements des rapports de force dans notre monde.
C’est pourquoi, il nous semble judicieux qu’Entraide et Fraternité continue des partenariats dans un pays tel que le Brésil. Afin d’être aux côtés de celles et ceux qui n’ont pas accès à ce miracle économique. Le programme et les projets d’Entraide et Fraternité leur permettent de vivre dignement et de s’éloigner durablement de la pauvreté.
Où travaille Entraide et Fraternité au Brésil et que faisons-nous ?
Dans l’État de Goiás, dans le centre du Brésil, Entraide et Fraternité travaille en collaboration avec ses partenaires pour une valorisation de l’agriculture paysanne durable. Deux partenaires travaillent en coordination afin d’appuyer 1 100 familles à faire valoir leur droit à une alimentation correcte et à des revenus décents.
Quelle vision Entraide et Fraternité partage-t-elle avec ses partenaires pour aider au développement de cette région ?
L’agriculture familiale comme une stratégie de développement économico-socio-culturel !
Il est nécessaire de réaliser un retour à la terre et de valoriser le rôle des petits paysans d’agriculture familiale pour que ceux-ci ne soient plus de simples fournisseurs pour l’industrie laitière ou autre.
Produire, diversifier et commercialiser sa production est fondamental. Il est indispensable de valoriser les connaissances accumulées par les petits paysans.
Préserver et multiplier les semences, se soigner avec les plantes, intensifier des activités communautaires, pratiquer et diffuser l’agro-écologie, sauver et valoriser des éléments de la culture rurale sont des éléments essentiels pour aider à vivre dignement.
La transition agro écologique est une vraie alternative viable pour les petits paysans. Beaucoup d’expériences concrètes au Brésil démontrent que les résultats sont bons. Le système est concurrentiel et a de bas coûts environnementaux et économiques. Il est dès lors nécessaire de comprendre, discuter et diffuser cette dynamique agro-écologique. Pour ce faire, il faut prendre en compte différents éléments tels que les expériences concrètes, la lutte pour l’accès à la terre, la conservation des ressources, les questions de recherche et diffusion des connaissances, le changement de mentalité ou encore l’aspect économique.
En résumé, l’agro-écologie est une forme de production et sa pratique obéit à la diversité fonctionnelle de l’environnement. Elle se veut sans pesticides et engrais chimiques. L’agro-écologie vise à répondre aux nécessités de production d’aliments tout en garantissant un revenu décent pour l’agriculteur.