Juste Terre ! n°197
Voici deux ans à peine, l’inflation était proche de 0 %. Deux années plus tard, elle était de 10,35 % en décembre 2022, selon les chiffres de l’office public de la statistique Statbel. Sur la base des prévisions mensuelles du Bureau du plan, le taux d’inflation annuel devrait s’élever à 5,3 % en 2023, contre 9,6 % en 2022. On ne peut évidemment que se réjouir du fait que, dans les mois qui viennent, les choses retrouveront un cours plus normal, à commencer par les montants des factures énergétiques.
Comme on peut se réjouir de cette spécificité belge qu’est l’indexation automatique des salaires. Mais ces deux constats nous amèneraient à nous voiler la face. Les mesures énergétiques ou sociales temporaires ou ponctuelles ne sont encore et toujours que des emplâtres sur des jambes de bois. Elles ne servent qu’à soulager marginalement les budgets des personnes précarisées sans rien résoudre des raisons qui font progresser la pauvreté chez nous. Ni à permettre d’éponger la flambée des prix.
Pour résumer, les prix grimpent plus vite que les allocations sociales, ce qui a pour effet de voir le seuil de pauvreté « augmenter » de facto sans que les revenus de ceux et celles qui vivent à ces marges ne connaissent la même « augmentation ». Bref, l’antienne est connue : seul un travail réellement volontariste sur l’augmentation des revenus de base peut aider les personnes les plus appauvries. Augmenter ce que les citoyens ont dans leur portefeuille n’est pas un vœu pieux : c’est le devoir de notre société.