Une coalition de plus de 50 organisations et mouvements d’Amérique latine, des Caraïbes, de l’UE et de l’Europe élargie se mobilise contre les accords de libéralisation du commerce actuellement en cours de négociation (UE-Mercosur, UE-Chili, UE-Mexique). Ils appellent à repenser une logique commerciale dépassée et appellent à une plus grande coopération entre les deux régions pour faire face aux grands défis sociaux et environnementaux de notre époque et à un changement de paradigme en faveur de la justice commerciale.
Stop au commerce injuste – Stop aux accords UE-Mercosur, UE-Chili et UE-Mexique
A la veille du sommet UE-CELAC entre les Etats membres de l’UE et les Etats d’Amérique latine et des Caraïbes, nous, les organisations soussignées, appelons les dirigeants politiques des deux côtés de l’Atlantique à mettre fin aux accords de libéralisation du commerce entre l’UE et le Mercosur, le Mexique et le Chili !
Ces accords sont fondés sur un modèle commercial obsolète qui a sacrifié la planète et les populations. Ils servent les intérêts des entreprises au détriment du respect des limites écologiques planétaires, des conditions de travail décentes, de l’emploi et du bien-être des animaux, et creusent des inégalités sociales insoutenables.
Au lieu de renforcer la concurrence, les deux régions doivent coopérer davantage pour relever les grands défis de notre époque : la crise climatique, la perte massive de biodiversité, l’augmentation de la pauvreté, du chômage et de la faim, ainsi que l’escalade des conflits géopolitiques. Au lieu d’offrir des solutions, les accords UE-Chili, UE-Mexique et UE-Mercosur vont perpétuer des processus commerciaux injustes qui puisent leurs racines dans l’extraction et l’exploitation tirée de l’époque coloniale. Ils vont aussi consolider le modèle extractiviste en Amérique latine et solidifier les systèmes agricoles intensifs et de monoculture qui sacrifient d’immenses zones écologiques et sont à l’origine de terribles violations des droits humains. Ils vont enfin fortifier des modèles de production et des relations commerciales insoutenables qui s’appuient sur des modèles patriarcaux dépassés, ayant un impact négatif significatif sur les personnes, généralement les femmes, qui sont chargées des soins et du travail reproductif.
Ces accords vont profiter aux entreprises multinationales des secteurs agricole et minier, de l’automobile et de l’industrie chimique, de l’eau et de l’énergie, au détriment de l’accès à des services publics de qualité et de la création d’emplois décents. Ces accords vont nourrir les crises actuelles, tout en sapant les droits humains et en mettant en danger les défenseurs de l’environnement. Aucun “instrument commun”, aucun chapitre sur le commerce et le développement durable ne pourrait en compenser la nature destructrice. Pour relever les défis posés par les multiples crises indissociablement liées du climat et de la dégradation de l’environnement, mais aussi des inégalités et de la pauvreté, nous avons besoin d’une nouvelle approche. Les accords de libéralisation du commerce qui sont sur la table représentent un nouveau pas dans la mauvaise direction, comme nous l’enseignent les années passées. C’est pourquoi nous vous demandons de les rejeter !
Lorsque vous vous allez vous réunir à Bruxelles en juillet 2023, nous, la coalition transatlantique des organisations de la société civile « Stop EU-Mercosur » ainsi que les coalitions contre les accords de commerce et d’investissement entre l’UE et le Mexique et entre l’UE et le Chili, nous vous demandons de saisir de cette occasion pour élaborer des relations transatlantiques qui contribuent à la construction de sociétés socialement justes et écologiquement résilientes, fondées sur les principes de la démocratie, de la solidarité, de la protection des droits de l’homme et des droits du travail et du respect des limites planétaires. Nous avons besoin de nouvelles règles qui créent un avenir viable, et non de vieilles recettes qui nous mènent au désastre. C’est pourquoi nous vous demandons, en tant que représentants politiques, d’envoyer un signal fort CONTRE ces accords de libéralisation du commerce (et d’investissement) entre l’UE, le Mexique, le Chili et les pays du Mercosur et de préparer le terrain pour une nouvelle ère de coopération juste et durable entre les deux régions !