Deux adultes et deux enfants découvrent des plantes
photo Vicariat du Brabant wallon

Respirer le souffle de Laudato Si’ le temps d’un weekend

A quelques semaines de la venue du pape François dans nos contrées, l'esprit de « Laudato Si' » a soufflé brillamment le temps d'un « summer camp » revigorant sur le thème de l'écologie intégrale.

« Laudato si’, mi’ Signore », – « Loué sois-tu, mon Seigneur », chantait saint François d’Assise. Dans ce beau cantique, il nous rappelait que notre maison commune est aussi comme une soeur, avec laquelle nous partageons l’existence, et comme une mère, belle, qui nous accueille à bras ouverts : « Loué sois-tu, mon Seigneur, pour sœur notre ère la terre, qui nous soutient et nous gouverne, et produit divers fruits avec les fleurs colorées et l’herbe. »

Tels sont les premiers mots de l’encyclique Laudato Si’ du pape François, en 2015. Depuis, cette pierre angulaire de l’écologie chrétienne, de l’écologie intégrale selon les mots de François, ne cessent de résonner en nous. Fin septembre, François sera en Belgique et ce sera l’occasion, tant à l’UCLouvain que lors de la grande messe au Stade Roi Baudouin, de faire souffler l’esprit de la défense de notre « Maison commune » et de cette adéquation entre justice sociale et justice climatique, entre « clameur des pauvres » et clameur de la terre ».

Mais certains n’ont pas attendu ce moment pour vivre un été au diapason de ces préoccupations. Du 17 au 21 juillet, le cadre enchanteur du Carmel de Mehagne, écrin de verdure sur les hauteurs de Chaudfontaine, plusieurs dizaines de personnes se sont retrouvées pour un « Laudato Si‘ summer camp » dédié à vivre « la joie de l’écologie chrétienne » dans le cadre d’une formation s’adressant « à la tête, au coeur et au corps ». Et en cet été pourri, la promesse a été tenue grâce à un soleil qui a accompagné les familles : outre les conférences et temps de partage, les participants, petits et grands, ont également eu l’occasion de travailler la terre. Tout en logeant sous la tente dans le grand jardin du carmel.

Sous la houlette des référents en écologie intégrale des différents diocèses francophones (avec le Centre Avec et Entraide et Fraternité / Action Vivre Ensemble), c’était effectivement une belle communion spirituelle mais aussi une belle alliance entre moments introspectifs et de terrain, entre moments fraternels et partage avec la nature (travail au potage, observation de la biodiversité…), entre poser le regard sur les crises écologique et sociale et explorer de nouvelles manières de les vivre. En un mot, entre paroles et gestes. Avec au passage une visite inspirante chez les soeurs de l’Abbaye Notre-Dame de Brialmont voisine. Au coeur de cette volonté de trouver sérénité et réponses aux défis de notre planète, les moments de débat étaient, qui plus est, de très belle facture. Ainsi, Philippe Renier, conseiller transition écologique dans une industrie chimique et Arianne Estenne, présidente du MOC (Mouvement ouvrier chrétien), ont débattu de la possibilité d’être acteurs ou actrices de changement. Ainsi aussi, le philosophe Matthieu Peltier et la théologienne Myriam Tonus, ont interrogé la notion de prophète ou de prophétesse à l’aune des crises de 2024 : comment vivre l’audace du prophète pour discerner les signes des temps, éveiller les consciences, explorer concrètement de nouvelles manières de vivre et oser un monde nouveau ? Autant de questions auxquelles chacun, chacune est convié.e. Une belle respiration dans un monde de plus en plus irrespirable, une belle espérance dans un monde qui en semble de plus en plus dépourvu.