La dette écologique, un défi majeur pour la COP30

La dette écologique désigne la responsabilité historique des pays industrialisés dans le dérèglement climatique. Les chiffres sont éloquents : près de 80% des émissions historiques de CO2 proviennent des pays du G20, notamment la Chine, les États-Unis et l’Union européenne, tandis que les pays les plus pauvres n’y ont contribué qu’à hauteur de 4%.

Cette disparité révèle un paradoxe cruel : les nations les plus vulnérables aux changements climatiques sont celles qui y ont le moins contribué. Pendant que les pays riches ont bâti leur prospérité sur l’exploitation intensive des ressources fossiles, les pays du Sud subissent aujourd’hui les conséquences les plus dramatiques du réchauffement.

Le Vatican a remis au goût du jour la notion de dette écologique. Il propose ainsi une approche révolutionnaire : reconnaître cette dette écologique et l’articuler avec la crise de la dette financière qui étouffe les pays en développement. Car comment demander à des nations, qui consacrent plus de ressources au remboursement de leur dette qu’à la santé ou à l’éducation de leurs citoyens, d’investir massivement dans la transition écologique ?

La COP30 doit dépasser les déclarations d’intention pour établir une véritable justice climatique. Cela implique non seulement des mécanismes de compensation, mais aussi une refonte de l’architecture financière internationale qui reconnaisse le crédit écologique dû aux pays du Sud.

L’urgence climatique ne peut plus ignorer cette dimension de justice. Il est temps d’assumer collectivement cette dette écologique pour construire un avenir viable pour toutes et tous. Avec nos partenaires brésiliens et péruviens, nous la défendrons lors de la prochaine COP30, au Brésil, en novembre 2025.