Le Mouvement citoyen pour le changement climatique (MOCICC) se mobilise pour accompagner le développement d’une agriculture urbaine dans la capitale péruvienne, notamment dans des quartiers périphériques, et pour promouvoir le développement du mouvement agroécologique à Lima.
Le MOCICC est une plateforme de la société civile réunissant des organisations sociales, des ONG, des réseaux, des institutions religieuses, des collectifs jeunes et citoyens… tous orientés « à générer des actions ainsi qu’un courant d’opinion pluriel pour défendre la vie et la durabilité de la Terre menacées par le changement climatique ». Que ce soit au niveau de l’interpellation politique à travers une série de positions et propositions au gouvernement sur le changement climatique, mais également à un niveau plus concret pour passer de l’aspect « visibilisation » des problématiques vers la construction d’alternatives.
Aujourd’hui, environ 12% de la population de Lima vit en situation de pauvreté, jusqu’à 25% dans les zones périphériques pauvres. Ces populations consacrent jusqu’à 80% de leurs revenus à l’achat d’aliments. Elles sont touchées par l’insécurité alimentaire et la malnutrition.
Ici, l’impact du Covid a été énorme ! Les gens ont fait face à un confinement très strict durant près de deux ans. Dans ces quartiers, cela voulait dire être enfermés sans électricité, sans internet, sans eau, sans contact, sans nourriture. « Une conséquence positive du Covid, explique Marcia Pashco qui supervise le programme d’agroécologie du MOCICC à San Juan de Lorigancho, c’est qu’il a précipité la réflexion sur l’autonomie alimentaire. Les cantines populaires se sont développées pour faire face à l’absence de revenus et à la pauvreté grandissante. Elles se sont maintenues après la pandémie et, pour les alimenter, des potagers collectifs ont été créés. Les femmes sont à la tête de ces cantines qui permettent de nourrir d’autres mamans célibataires, des personnes âgées du quartier. Cela renforce leur autonomie et leur permet aussi de gagner un petit revenu. »
Le développement de cette agriculture urbaine permet d’améliorer l’accès à des aliments nutritifs, sains et suffisants. Mais pas seulement. Ce sont surtout des projets qui permettent de recréer des poches d’autonomie alimentaire, des écosystèmes, de lutter contre la sécheresse. Le projet est une chose, la façon de le mener en est une autre. Ce n’est pas juste participatif : ce sont les gens eux-mêmes qui se bougent, qui se forment, qui se forgent une estime de soi et qui se mettent debout. Cette dimension sociale est importante, d’autant qu’elle est doublée d’une dimension collective. On ne fait pas de l’agroécologie tout seul ou toute seule, on travaille avec d’autres.





