Mathieu Huvelle est photographe. Il a accompagné un voyage d’immersion au Pérou, en juin 2024. Avec Olga Stenina, assistante paroissiale à Arlon, et l’abbé Xavier Nys, il est parti à la rencontre des associations partenaires d’Entraide et Fraternité.
Comment es-tu devenu bénévole lors du voyage au Pérou ?
Je suis Photographe professionnel depuis 2018. J’ai de l’expérience en évènementiel. J’ai aussi réalisé quelques reportages. Je connais Benoît (chargé de la campagne de Carême chez Entraide et Fraternité) depuis 20 ans, c’est un vieil ami.
Benoît a pensé à moi pour réaliser les photographies lors du voyage au Pérou. Il m’a expliqué la thématique du Carême 2025. J’ai donc envoyé mon Portfolio et ma Lettre de motivation.
J’ai toujours voulu partir en Amérique du Sud, et en particulier au Pérou. J’adore rencontrer des gens, c’est l’aspect social et solidaire de ce voyage qui m’a tout de suite intéressé.
Comment avez-vous préparé le voyage avec Entraide et Fraternité ?
Avant le voyage, nous avons été préparés par l’équipe d’Entraide et Fraternité. On a eu quelques échanges avec les autres bénévoles. On s’est rencontré en amont pour savoir comment on allait vivre le terrain, quelles seraient les étapes du voyage.
Rencontrer une partie de l’équipe en amont m’a permis d’apprendre à les connaître, on savait que ça allait bien se passer. Concernant ma partie, la photographie, on a parlé de la manière d’illustrer les propos.
J’avais tout de même une petite appréhension avant de partir : être face à une certaine pauvreté. Je ne savais pas comment je réagirais, je me préparais à toute éventualité.
Finalement, je n’avais aucune raison de m’inquiéter. J’ai fait des rencontres marquantes et enrichissantes.
Comment tu résumerais le voyage ?
Le voyage a duré du 14 au 30 juin 2024. Toute la préparation du voyage allait enfin se concrétiser, c’est un sentiment très chouette !
On a beau lire des témoignages de bénévoles partis en voyage, ça n’est jamais fidèle à ce qu’on vit réellement.
Ce que je retiens surtout, c’est que malgré les situations inacceptables, et extrêmes dans lesquelles vivent ces personnes, il est possible de vivre des moments incroyables. J’ai eu le sentiment de toucher à une des sources de l’humanité : la solidarité. C’est très riche de pouvoir être témoin de ça.
Qu’est-ce qui t’a marqué pendant ce voyage ?
Ce qui m’a le plus marqué pendant ce voyage, c’est l’implication des enfants et des mamans. Les enfants sont très impliqués. Ils ont cette conscience de ce qui se joue dans le fait de s’impliquer dans ce genre de projet.
On entend tellement de fois cette phrase, mais ce qui m’a marqué aussi c’est la générosité de ces personnes. Pour moi, c’est la générosité dans le partage de leurs expériences, de leurs savoirs, de leurs quotidiens.
On prend aussi conscience de notre posture d’Européen, parfois de manière inattendue. À Cajamarca, par exemple, un homme de la municipalité m’a surnommé « le Viking » ! Ce genre de moments prêtait à sourire, mais il y avait aussi des prises de conscience plus profondes.
À Lima, j’ai réalisé que nous (les bénévoles) étions perçus comme des donateurs. Ils avaient peint une fresque au nom d’Entraide et Fraternité, et portaient des t-shirts avec notre logo. Il y avait beaucoup de reconnaissance de leur part. De mon côté, je représentais peut-être l’organisation, sauf que personnellement, je n’avais rien donné à ces associations ! J’ai ressenti un sentiment d’imposture. J’étais là pour prendre des photos, mais j’avais l’impression d’être un touriste.
Il est essentiel de garder ce recul et cette conscience. Pour contrer ce sentiment, je me suis fixé comme mission de photographier les événements tels que je les voyais, sans chercher systématiquement l’esthétique.
Mon objectif était de témoigner de notre expérience, même si elle était limitée dans le temps ; Et ce que j’ai vu, c’est énormément d’humanité et de positivisme dans ces projets et ces initiatives. C’était très touchant.
Quelle est ta photo préférée ?
J’ai pris 4000 photos pendant le voyage. Ça peut paraître énorme, mais en 15 jours ce n’est pas beaucoup. J’ai pris des photos surtout pendant les missions, je prenais le temps de rencontrer les personnes.
Ma photo préférée est la photo de la mère et sa fille dans l’encadrement d’une porte. Au départ, la petite fille admirait la vue par la porte, j’ai voulu prendre la photo à ce moment-là, mais j’ai loupé la première photo. J’ai amélioré les réglages de mon appareil photo, puis j’ai attendu que la petite fille revienne. Sa mère est arrivée avec elle. La photo est finalement encore plus belle !
On te revoit pendant la Campagne de Carême ?
Bien sûr, vous pourrez me voir lors de mon exposition photo le 22 mars. Mais je serai également présent à d’autres évènements organisés par Entraide et Fraternité.





