Le 12 septembre dernier, les sœurs bénédictines de l’abbaye de Maredret (Province de Namur) ont accueilli une journée de réflexion consacrée à l’avenir du Clos Saint-Pierre, grande bâtisse attenante au monastère. A l’initiative d’Entraide et Fraternité/Action Vivre Ensemble et du service écologie intégrale du diocèse de Namur, des experts de l’habitat groupé et du logement social ont été invités : le RAPeL (Rassemblement des Associations de Promotion du Logement) et l’asbl Habitat et Participation. Ensemble, sœurs et intervenants extérieurs ont pu explorer la possibilité d’un projet d’habitat groupé, à vocation sociale.
Entre rêves et inquiétudes, un équilibre à trouver
La matinée, animée par Magalie Braune (Chargée de mission APL et montage de projets Habitat Groupé Solidaire au sein de l’asbl Habitat et Participation), a permis aux sœurs d’exprimer leurs rêves, leurs motivations et leurs besoins. Grâce à un carnet de réflexion et à l’outil visuel de l’« arbre de la raison d’être », chacune a pu partager sa vision du projet.
Parmi les rêves des sœurs, une envie d’ouverture et de soin se dessine : « accueillir des personnes dans une maison bien propre et équipée pour leur permettre une vie digne », « offrir un lieu de paix et de rebond »,« la communauté, pour moi doit être joyeuse. Une communauté à bras ouverts ». Les raisons invoquées vont de la solidarité avec les plus fragiles à la volonté de laisser une trace dans l’histoire de l’abbaye. Certaines attentes concrètes sont aussi apparues, comme le respect du calme du monastère et ses environs, ou la participation des futurs habitants aux tâches quotidiennes et à l’entretien du vaste jardin.
L’après-midi, Roger et François de RAPeL ont présenté leur expérience en matière de logement social et accompagnement des familles. Ils ont partagé des exemples de projets collectifs existants et abordé les conditions pratiques nécessaires pour avancer : publics concernés, modalités de cohabitation, aspects financiers et juridiques. Les trois bâtiments composant le Clos Saint Pierre pourrait accueillir au maximum 18 personnes, et de nombreux travaux de rénovation sont encore à réaliser. L’échange a permis de répondre aux interrogations des sœurs et de mesurer les défis qui les attendent dans la mise en place du projet.
La rencontre a révélé un désir unanime de la part des sœurs bénédictines de transformer le Clos Saint-Pierre en lieu d’accueil et de solidarité. Elle a également mis en lumière des préoccupations légitimes : préserver la tranquillité du monastère, éviter une récupération commerciale du projet, garantir le respect mutuel. Il reste encore à trouver un équilibre entre fidélité à l’identité chrétienne du lieu et réponse à des besoins sociaux.
La transition écologique et sociale comme fil rouge de notre action
Cette rencontre est le fruit d’une dynamique portée par Entraide et Fraternité/Action Vivre Ensemble et le diocèse de Namur. Depuis 2022, notre organisation accompagne des groupes qui réfléchissent à des initiatives de transition écologique et sociale, dans la lignée de l’encyclique Laudato Si’. C’est dans ce cadre qu’un groupe de travail “écologie intégrale” a vu le jour au diocèse de Namur, mobilisant différents acteurs. Pour l’abbaye de Maredret, il s’agissait de la première réunion collective avec une majorité de sœurs présentes et des partenaires extérieurs.
A travers ce type d’initiatives, Entraide et Fraternité/Action Vivre Ensemble agit comme un trait d’union entre l’Eglise et la société civile, en accompagnant les communautés locales à penser l’usage de leurs bâtiments et leurs terres, au service de la transition écologique et sociale.





