Smartphones, ordinateurs, voitures électriques, panneaux solaires, éoliennes, batteries : la plupart des objets devenus indispensables à notre mode de vie connecté et soucieux à la fois de la transition comportent des minerais de la RD Congo. Pourtant, sa population n’en profite pas ! La petite agriculture familiale semble plus que jamais l’alternative à une exploitation dramatique de l’environnement et des habitant·es du Congo.
Connaissez-vous la « malédiction des ressources » ? C’est ce phénomène qui consiste à voir les pays les plus riches en ressources de la planète abriter les populations… les plus pauvres du monde. La RD Congo en est évidemment un exemple frappant : deuxième producteur mondial de cuivre et de cobalt (60% des réserves mondiales), notamment deux des minerais les plus utilisés par l’industrie mondiale, c’est aussi un des 5 pays les plus pauvres de la planète (60 millions de personnes, soit 60% de la population, y vivent avec moins de 2 euros par jour).
Comment l’expliquer ? Tout simplement parce que, au-delà de la corruption des élites locales, ces ressources sont détournées par la toute- puissante industrie chinoise qui impose aux populations locales des conditions de travail dans les mines qu’il est justifié de cataloguer d’esclavagisme ou de néo-colonialisme. Circonstance aggravante : ces minerais sont des « minerais du sang », à savoir qu’ils sont prélevés par des groupements armés qui terrorisent les populations locales souvent au profit de puissances étrangères (le Rwanda en tête). À cet impact terrible sur les droits humains, il convient d’ajouter le bilan environnemental dramatique de cet épuisement intensif de ressources non renouvelables.
Si la Chine est la destination de ces ressources, le consommateur occidental, la consommatrice occidentale que nous sommes tous et toutes comptent parmi les principaux et principales destinataires des produits résultant de la transformation de ces minerais. Rien ne semble actuellement vouloir freiner notre consommation, et sûrement pas l’obsolescence programmée.
Mais notre sobriété à nous, malgré ses vertus pour la planète, ne changerait pas du jour au lendemain le quotidien des Congolais et des Congolaises exploité·es dans ces mines dangereuses. En revanche, il est une alternative qui permet à ces communautés rurales de manger à leur faim, de générer des revenus et de ne pas devoir subir la loi de la mine : c’est l’agriculture familiale et biologique que développent les partenaires locaux d’Entraide et Fraternité. Ce n’est pas une alternative, c’est la meilleure alternative à la misère et à l’exil.