La COP30 se tiendra en Amazonie en novembre : l’occasion pour nos partenaires du Brésil et du Pérou de dénoncer l’exploitation des ressources naturelles qui, parfois même au nom de la transition, continue de saccager la vie et la biodiversité des pays du Sud. Et d’augmenter notre dette écologique à leur égard.
Si l’histoire des COP a été marquée par le Protocole de Kyoto (1997) ou les Accords de Paris (2015), les dernières années n’ont pas donné lieu à des développements enthousiasmants. C’est même plutôt le contraire : publié en juin, un rapport d’un groupe d’experts du climat estime que la limitation du réchauffement climatique à 1,5 °C (l’objectif de Paris) n’est tout simplement plus atteignable ! Malgré les COP, les émissions de CO2 continuent de grimper alors qu’elles devraient depuis longtemps avoir commencé à suivre le chemin inverse. Bref, nous sommes passés d’un objectif à atteindre à la recherche de solutions pour atténuer l’inéluctable…
Dette écologique et extractivisme
Alors, dans ces conditions, il est difficile d’imaginer que, subitement, serait possible ce qui ne l’a pas été depuis des décennies. Tout récemment, la conférence de Séville sur le financement du développement et la réunion de Bonn préparatoire à la COP ont mis en évidence l’incapacité des pays riches à prendre des mesures fortes tant en termes de lutte contre le dérèglement climatique que sur la dette des pays du Sud.
Deux sujets qui sont liés au travers de la notion de « dette écologique » réactualisée par le pape Léon XIV, qui a explicitement demandé aux participants de la COP30 « de réfléchir ensemble à une possible remise de la dette publique et de la dette écologique ». De quoi s’agit-il ? Du fait qu’à côté de la dette financière contractée par les pays du Sud à l’égard de ceux du Nord, il existe celle, écologique, que les pays riches « doivent » aux pays appauvris. Ces pays qui, non seulement, ne participent que marginalement aux émissions de CO2, mais aussi qui voient leurs ressources naturelles (sur) exploitées par le Nord (Chine et Inde comprises) à des fins consuméristes.
Un lieu symbolique
La tenue de cette COP30 à Belém, ville pauvre aux portes de l’Amazonie, poumon de la planète, est un puissant symbole après celles tenues dans des pays riches vivant des énergies fossiles (Émirats arabes, Azerbaïdjan…). L’Amazonie fait partie de ces endroits particulièrement exposés à la dette écologique : non seulement, sa biodiversité souffre terriblement des dérèglements climatiques, mais la déforestation fait rage et ses terres sont détruites et exploitées par les multinationales. Cette question des ressources naturelles et de l’accès à la terre est en passe de devenir centrale : à Belém, il sera fortement question de l’extractivisme. L’extractivisme qui consiste à exploiter les ressources naturelles à des fins consuméristes, y compris ce que l’on appelle l’extractivisme vert, à savoir les dégâts causés au nom de la décarbonation et de la transition… juste (par exemple, la production de panneaux photovoltaïques ou de batteries pour voitures électriques sollicite les mêmes terres rares que la production de smartphones ou d’ordinateurs). C’est à coup sûr l’enjeu majeur des années à venir et c’est celui qui, partout sur la planète, met nos partenaires, aussi divers soient-ils, devant les mêmes défis.
Nos partenaires à la COP30
Même si l’on a tendance à la réduire au Brésil, la forêt amazonienne recouvre le territoire de neuf pays. Lors de la COP30 et du Sommet des peuples, organisé en parallèle afin de promouvoir des modèles de développement plus justes, les partenaires d’Entraide et Fraternité dans la région seront présents pour faire entendre leur voix : Agro é Fogo (Brésil), la CPT Goiás (Brésil) et le MOCCIC (Mouvement citoyen face au changement climatique, Pérou).





