Stop à l’accord de commerce UE-Mercosur !

Et l’agriculture hors des accords de libre-échange
Des tracteurs en ville, une banderole "Stop UE-Mercosur" devant une frèsque "The future is Europe"
photo par Brieuc Van Elst

Quel est le problème ?

Le commerce international impacte nos systèmes alimentaires. Depuis les années 1990, et plus précisément depuis la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 1995, l’agriculture fait partie des accords de libre-échange. Cette libéralisation du secteur agricole a des conséquences négatives sur les agriculteurs et agricultrices en tirant les prix vers les bas, dans une course au moins-disant social et environnemental. Cela favorise la concentration des bénéfices entre les mains de quelques grands acteurs, au détriment de l’agriculture familiale et de l’agroécologie. La Belgique a perdu 70% de ses exploitations agricoles en 40 ans.

La surspécialisation, à la base du libre-échange1 C’est une théorie, élaborée par l’économiste David Ricardo, qui défend l’intérêt pour un pays de se spécialiser dans la production d’un produit ou service dans lequel il détient le meilleur avantage par rapport à la concurrence. , a conduit à des relations inéquitables entre régions du monde.

  • D’un côté, des pays du sud qui se spécialisent dans la production de matières premières pour l’exportation, en sacrifiant la sécurité alimentaire de la population ;
  • De l’autre, des pays occidentaux qui exportent des produits à haute valeur ajoutée, en renonçant à leur autonomie alimentaire

Ainsi, certains pays deviennent durablement dépendants des importations, en céréales par exemple pour l’Afrique du Nord, tandis que d’autres sont largement excédentaires, comme la Russie et l’Ukraine, pour ces mêmes céréales notamment.

Le commerce international tel qu’il est aujourd’hui contribue fortement à l’insécurité alimentaire mondiale, à la déforestation, à la chute de la biodiversité ainsi qu’aux problèmes sanitaires liés à la commercialisation et à l’utilisation croissantes des pesticides. L’Union européenne, en tant qu’actrice clé dans les échanges agricoles et alimentaires mondiaux, a une responsabilité et un rôle crucial à jouer dans les nouvelles dynamiques à mettre en place.

 Que demandons-nous à la Belgique ?

  • S’opposer à la signature et à la ratification de l’accord UE-MERCOSUR
  • Refuser de signer et de ratifier tout nouvel accord de libre-échange qui inclurait l’agriculture et l’alimentation, au minimum tant que des « mesures miroirs »2 Voir « Plus de conditions pour importer en Europe », analyse d’Entraide et Fraternité, 2022. https://entraide.be/publication/analyse-2022-07/ (assorties d’un mécanisme de contrôle efficace) ne sont pas adoptées par l’UE et que l’exportation de pesticides (qui ne sont pas autorisées au sein de l’UE) vers des pays tiers à l’UE n’est pas interdite.
  • Soutenir une réforme profonde des règles du commerce agricole et alimentaire pour les rendre compatibles avec la Déclaration des Nations unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales (UNDROP)3 Voir https://viacampesina.org/fr/illustrations-droitspaysans/ .
  • Plaider pour l’insertion d’une exception agricole tant que les règles de l’OMC ne sont pas fondamentalement modifiées.
  • Appeler à une réforme de l’accord de l’OMC sur l’agriculture afin que les pays à faibles revenus puissent constituer des stocks alimentaires publics et utiliser des instruments commerciaux tels que les droits de douane et d’autres mesures pour protéger les revenus des agriculteurs et agricultrices et restaurer leur souveraineté alimentaire.

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# élections 2024 # UE-Mercosur