Une vingtaine de personne assise en cercle sur l'herbe

Rencontre avec Steve Privat et le Mouvement d’Action Paysanne

# Agriculture paysanne et familiale # Steve Privat
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Steve Privat, partenaire péruvien (IBC) d’Entraide et Fraternité, ainsi que des personnes issues du monde associatif et agricole, se sont rassemblées dans le cadre de la campagne de Carême pour une journée passionnante à la ferme Arc en Ciel, située à Wellin.

L’occasion pour Serge, paysan maraîcher, de faire découvrir sa ferme qui pratique l’agroécologie depuis 1987 en Wallonie, mais aussi et surtout, de questionner notre modèle alimentaire et de partager les combats du Mouvement d’Action Paysanne (MAP) dont il est membre très actif.

Mettre en place un véritable label bio

Serge débute la visite par la présentation d’un projet enthousiasmant, le « Système participatif de garantie (SPG) ».

Face à l’agro-industrie qui a dénaturé la philosophie initiale du label bio (critères écologiques revus à la baisse, non prise en compte des critères sociaux, etc.), le SPG est système alternatif aux certifications conventionnelles incomplètes et trop laxistes.

Le SPG réunit plusieurs acteurs locaux (ONG, citoyens, etc.) qui vont entrer en dialogue avec les paysans et les accompagner dans leur démarche vers un modèle agricole cohérent écologiquement et socialement. Les consommateurs ont alors l’assurance que les produits qu’ils consomment sont réellement produits de manière biologique.

Un système agricole où la qualité compte trop peu

Malgré cette belle initiative, le constat est difficile : les habitants de Wellin et alentours se rendent avant tout dans les supermarchés pour se nourrir. Et ce malgré la qualité des produits biologiques disponibles ainsi que des prix qui ne sont pas nécessairement plus chers.

« Le problème du système alimentaire actuel est que la qualité n’importe pas. On mange pour se remplir et pas pour être en bonne santé »

Serge

Faire entendre sa voix pour changer les choses

Si on désire faire de l’alimentation de qualité une réalité pour toutes et tous, il faut convaincre le monde politique de soutenir l’agriculture paysanne.

« Pour y arriver, on a besoin de s’unir. Il faut que tout le monde se mette ensemble. Sans cela, on n’y arrivera pas ».

Serge

C’est justement l’objectif de la « Charte pour des Communes Paysannes ». Basée sur les revendications de la Déclaration des Nations unies sur les droits des paysans (UNDROP), son objectif est de faire entendre la voix des paysans dans les communes wallonnes et d’intégrer leurs revendications dans l’élaboration des politiques publiques (ex : approvisionnement des organismes publics auprès de l’agriculture paysanne).

Un soutien qui peine à se matérialiser en région wallonne.

Une décharge pour les paysans péruviens

La situation est similaire au Pérou, comme l’explique durant l’après-midi Steve Privat de l’IBC, partenaire péruvien Entraide et Fraternité : « C’est très difficile d’obtenir le soutien des autorités politiques pour le développement de l’agriculture paysanne. Les grandes entreprises ont accaparé les terres des paysans. Ceux-ci ont été obligé de migrer vers les villes pour survivre. On les aide à développer l’agroécologie urbaine. On a sollicité les autorités locales de la ville d’Ayacucho pour obtenir des terrains à cultiver. Ils nous ont donné la décharge de la ville… Mais on continue à se battre pour obtenir d’autres terrains. »

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