Juste terre 219
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Juste Terre !

Juste Terre ! n°219

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Le plaidoyer, une arme de plus en plus efficace et porteuse

D’emblée, soyons clairs : le nouveau gouvernement Arizona n’a absolument rien à voir avec les délires idéologiques, la violence aveugle, les contre-vérités dystopiques et les renversements géopolitiques insensés de la seconde ère Trump. Mais, à la lecture de l’accord sur lequel il a été porté sur les fonts baptismaux, on ne peut qu’identifier certaines
familiarités avec les visions ultraconservatrices qui s’imposent de Buenos Aires à Washington et de Budapest à Rome.

Ce qui frappe le plus dans ce qui est présenté par Bart De Wever comme une tentative ultime pour sauver notre État-providence, c’est l’incessante attaque en règle contre tous ceux et celles qui, d’une façon ou d’une autre, sont amenés à bénéficier un jour de… cet État-providence. Qui sont les principales victimes expiatoires des mesures annoncées ? Les migrants, les chômeurs, les malades de longue durée, les pensionnés, les allocataires sociaux en général, les familles en précarité et, au sein de chacune de ces catégories, plus encore
les femmes que les hommes.

Tout se passe comme si, désormais, l’État-providence se retournait contre ceux et celles qu’il est censé protéger, chaque citoyen, chaque citoyenne, confronté à un coup dur dans sa vie. Personne ne conteste la nécessité de lutter contre les abus de toutes sortes. Mais ce que parvient à faire ce gouvernement, c’est à transformer toutes les personnes les plus vulnérables et les plus précarisées en suspectes a priori ! Ce renversement complet de l’empathie aboutit à proclamer que la pauvreté est devenue l’ennemi de notre société, plutôt
que l’objet de sa sollicitude. Le pauvre mais aussi celui ou celle qui, demain, perdra son job ou sa santé : bref, chacun et chacune d’entre nous.