affiche de film + photo de deux personnes dans un vaste paysage

La fraternité, dernière arme pour sauver la Palestine

Dans le cadre de son programme en Israël et Palestine, Entraide et Fraternité a participé au financement du documentaire unanimement salué No other land, sorti en salles fin 2024. Un acte de résistance créative contre l’expulsion massive des habitants et habitantes de Masafer Yatta par les autorités israéliennes.

C’est l’histoire d’une amitié au coeur du désastre. Celle d’un jeune journaliste israélien, Yuval Abraham, et d’un jeune militant palestinien du sud de Hébron, en Cisjordanie occupée, Basel Adra. Bien avant le drame du 7 octobre 2023 et la tragédie qui en découle depuis, ils ont commencé à documenter cinq ans de vie de la communauté de Masafer Yatta, un groupe de villages près d’Hébron, dont la population est menacée d’expulsion. On assiste à l’abominable quotidien imposé par Israël dans le moins petit des deux territoires palestiniens occupés.

 Une réalité que l’on connaît moins chez nous, qui ne fait pas les gros titres tant elle est inscrite dans la « norme » locale : chaque jour, au prétexte de créer des zones militaires mais avec comme but réel de chasser petit à petit les Palestiniens et Palestiniennes de toutes leurs terres, Israël détruit leurs maisons, leurs écoles, leurs champs d’oliviers, leurs sources d’eau, leurs fermes avec un sens du détail macabre et obsessionnel. Et, quand ce n’est pas Tsahal (l’armée israélienne) qui est à la manoeuvre, elle offre sa passivité coupable aux colons se permettant dans une impunité totale les pires agressions contre des populations présentes en ces lieux désertiques depuis deux siècles.

Une amitié qui se tisse malgré la méfiance et la colère

Ce quotidien, il fallait le raconter. Ensemble, au gré d’une collaboration qui finira en amitié voire en fraternité, Basel et Yuval filment, enregistrent, décrivent tout pour le montrer. Leur lien complexe est hanté par l’extrême inégalité qui les sépare : Basel, qui vit sous une occupation militaire brutale, et Yuval, libre et sans restriction.

Il leur fallait trouver des moyens pour lancer la production de ce qu’ils envisagent au départ comme une série et qui sera finalement un film documentaire. C’est ainsi qu’au moment de développer son programme en Israël et Palestine, Entraide et Fraternité a été amené à participer au financement de départ pour lancer la production. Aujourd’hui, nous n’en sommes pas peu fiers : partout où il est passé, No other land a fait l’unanimité. Une trentaine de prix en festivals dont celui de meilleur documentaire à la Berlinale et le Prix Anna Politkovskaïa du courage journalistique remis par le ministère français des Affaires étrangères. En salles début décembre 2024, le film a rencontré, en France comme en Belgique, un succès rare pour un documentaire. Entraide et Fraternité a d’ailleurs organisé une projection pour ses membres dans un cinéma bruxellois.

Plus indispensable que jamais pour « comprendre le quotidien de trois millions de Palestiniens qui subissent l’occupation depuis 1967, et le grignotage de leurs terres par quelque 450.000 colons israéliens » pour Pierre Haski (France Inter), ce film est aussi acclamé par la non moins célèbre Christine Amanpour sur CNN : « Ce sont des amis et des alliés qui ont des valeurs communes. » Et c’est ce que nous devons en retenir aujourd’hui. Seules les bonnes volontés subsistant de part et d’autre du mur de la honte pourront empêcher les funestes projets d’Israël et de Trump en 2025 : annexer officiellement la Palestine occupée.

# jt216