Une femme en pose de cris de joie
photo : Shervine Nafissi/Greenpeace

La protection du climat reconnue comme un droit humain

Les États et les multinationales ne sont plus à l’abri car les citoyens et citoyennes ordinaires ont décidé de ne plus attendre que les décideurs et décideuses mettent en application leurs promesses climatiques. Difficile encore, toutefois, d’invoquer un intérêt commun plutôt que personnel devant la justice.

Le 9 avril 2024 est une date historique. Pour la Suisse comme pour le reste du monde. Ce jour-là, à Strasbourg, la Cour européenne des Droits de l’Homme (CEDH) a donné droit à la plainte des KlimaSeniorinnen, l’association suisse des femmes seniors pour la protection du climat. La CEDH a établi le droit à une protection par les autorités contre les effets néfastes graves du changement climatique sur la vie, la santé, le bien-être et la qualité de vie.

« En menant une politique climatique insuffisante, la Suisse viole nos droits humains. La politique suisse est insuffisante pour contenir le réchauffement mondial à moins de 1,5°C. Si chaque pays menait la même politique, on arriverait à 3°C et cela entraînerait des violations des droits humains autres, expliquent les KlimaSeniorinnen, qui regroupent 2500 femmes de plus de 64 ans. Le réchauffement climatique provoque des canicules plus fréquentes et plus intenses. Les personnes âgées, spécialement les femmes, sont parmi les plus touchées par cette augmentation des canicules. Leur taux de mortalité s’en ressent. »

Comme les KlimaSeniorinnen, les Grands-parents pour le climat (GPC) belges font partie de l’EPG (Grands-parents européens pour le climat). Thérèse Snoy, leur présidente- fondatrice et ancienne députée fédérale Ecolo, se félicite que le sujet soit reconnu désormais comme un droit humain mais elle regrette « que le système judiciaire soit ainsi fait qu’il empêche de défendre le bien commun. Pour pouvoir mener cette action, nos homologues suisses ont dû invoquer un désagrément personnel, l’impact du dérèglement sur les personnes âgées. Notre vision à nous, c’est de soutenir les générations futures, de travailler à l’intérêt commun, pour nos enfants, nos petits-enfants, pas de défendre les aîné·es. Une telle action n’est pas à l’ordre du jour pour nous, d’autant que nous nous sommes associé·es à l’affaire Climat avec de beaux résultats. »

Pour rappel, 70.000 citoyens et citoyennes ont intenté une action contre les autorités pour leur faire respecter leurs engagements. L’État belge, la Flandre et Bruxelles ont été condamnés par la Cour d’appel de Bruxelles à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55% en 2030. La Flandre a fait appel.