Juste Terre ! n°209
Lobbying et plaidoyer sont définis conjointement comme la conception et la mise en oeuvre d’un ensemble d’activités à des fins d’influence politique. Dans l’absolu, c’est exact. Pourtant, on comprend aisément que, si l’on parle du devoir de vigilance des entreprises, de l’interdiction des pesticides ou des traités de libreéchange, ces activités ne sont pas menées dans le même esprit.
D’un côté, le lobbying : installées à chaque coin du Quartier européen à Bruxelles, les officines qui le pratiquent opèrent de manière informelle, en coulisses, pour défendre les intérêts d’entreprises, de secteurs de production tout entiers, voire d’États, souvent sulfureux. De l’autre, le travail de plaidoyer politique : le plus souvent mené par des ONG comme Entraide et Fraternité, ce travail s’opère de manière tout à fait formelle et transparente et vise à défendre des principes, des valeurs et les intérêts de collectivités (mais aussi de l’environnement, de la nature) et pas ceux des ONG en question.
Tout ceci pour dire que, derrière les apparences, lobbying et plaidoyer ne recouvrent pas la même logique : quand le premier défend les intérêts financiers des producteurs de pétrole, les deuxièmes défendent une vision d’un monde meilleur.
Et cette voix porte. En ces temps de recul de la démocratie, la voix de la société civile, basée sur la justice sociale et climatique, est efficace et porteuse d’espoir de changements !